baudreix7Championnat de France Longue Distance de Triathlon ...

 

Acte 1 : la graine est semée

Octobre 2015, arrivée du marathon d’Amsterdam ; Olivier me lance « tu devrais te remettre au triathlon et tenter un L comme Aix où Baudreix. Tu verra ça te plaira.».


Il vient de semer une graine dans mon cerveau depuis à peine 5mn qu’elle est déjà en train de germer.


Retour à Aix avec le souvenir de la concrétisation d’une préparation fédératrice de 3 mois dans une ambiance formidable et je prends aussitôt ma première licence de Tri depuis 25 ans et c’est parti pour l’aventure.

 

Acte 2 : Novembre 2015-Juin 2016

Je reprends avec assiduité la natation –que j’adore par ailleurs- avec en tête mes chronos d’il y a 25ans. Oui mais… 25 ans ont passé et je comprends vite qu’approcher ces chronos est illusoire. Du coup l’entrainement s’oriente vite sur du travail de fond avec pour but principal de passer 3000m sans trop souffrir. Côté course à pied, les séances de piste du mardi soir avec Olivier nous assurent une préparation de qualité et mon bagage vélo me permettent d’envisager une belle expérience.

Notre groupe compte 7 engagés dans cette aventure (Julie, Fred, Greg, Thierry, Olivier, Mathieu et moi) et  se retrouve régulièrement le  week-end sur les parcours d’entrainement vélo préparés consciencieusement par Fred.

Mi Avril, mon premier test avec une combinaison de natation vire rapidement au cauchemar : à peine 300m parcourus et j’étouffe au point d’avoir envie de la déchirer. Ce n’est pas gagné !!

L’Ironman d’Aix le 1er Mai me sert de rampe de lancement avec un premier bilan plutôt positif malgré une annulation de la natation de dernière minute liée aux conditions météo. Du coup, toujours le gros point d’interrogation sur la natation. Le mano à mano avec le coach et ses encouragements lors de nos croisements en course à pied m’encouragent pour les derniers kilomètres de mon 1er Tri version L.

Quelques séances en mer avec Olivier Pinczon, Fred et Laurent me rassurent finalement.

S’ensuivent une belle sortie au Ventoux pour s’aguerrir en vélo sur un col mythique et un peaufinage de la natation sur l’Odyssée du 13 le 22 Mai qui finit de me rassurer même si mon temps d’1h06 me laisse perplexe. Le coach m’a collé une claque de 10mn.

Le dernier Week-End  avant l’échéance, le Olivier nous concocte un petit enchaînement qui me laisse penser que j’en ai peut-être fait un peu trop. Olivier a quant à lui bien progressé en vélo et lui reprendre 10mn en vélo une semaine plus tard me parait moins évident.

 

Acte 3 : la bande de copains

Ce vendredi, nous sommes 6 dans le fourgon avec nos 6 montures en route pour Baudreix.

Des trombes d’eau par ci par là sèment le doute dans l’équipe. Je suis convaincu depuis le début de la semaine qu’il fera beau le jour J.

Le gite et son cadre sont sympa et nous nous retrouvons autour d’une bière locale servie s’il vous plait par le patron en charentaise. Nous oublions aussitôt la météo capricieuse. Julie nous rejoint en début de soirée. Nous sommes maintenant au complet. Une super pasta party organisée par les Aixois de Traithl’Aix nous permet de finir la journée dans une bonne ambiance.

Samedi matin, après une grasse matinée gentiment fixée à un réveil pour 8h00 par Julie, et un bon petit déj , une petite séance de mécanique pour vérifier une dernière fois les machine transforme la salle commune en atelier.

En allant chercher nos dossards, le temps est toujours capricieux, alternant espoir et désillusion. Le lac et son cadre sont  heureusement agréables. Nous en profitons pour encourager ceux de Triathl’Aix qui participent aux épreuves du jour. Déjà midi. Nous enchainons avec un petit restau sympa. La soupe servie en entrée nous cale déjà. La suite est à la hauteur de nos espérances agrémentée d’une bonne bouteille de vin rouge local.

S’ensuivent une petite sortie vélo de dérouillage d’une petite heure sous la bruine locale mais dans la bonne humeur. Les éclats de rire d’Olivier résonnent en permanence dans la vallée. Ils ont un effet anti-stress qui m’épatent saupoudrés de bonne humeur générale qui donnent depuis longtemps une dimension humaine à ce club qui valorise l’effort sportif de chacun avec  les encouragements des amis qui les entourent.

Lors du repas, un petit message personnel envoyé à Philou pour ses 50ans ajoute une petite touche de rigolade pour cette dernière soirée avant le jour J.

 

Acte4 : le jour J

Ca y est, après m’être risqué à tester le très bon gâteau Sport fait maison de Fred nous sommes sur place dans le parc à vélo. La bonne humeur générale l’emporte sur le temps pluvieux.

Après avoir enfilé nos combinaisons, nous rejoignons le départ pour la natation. Nous encourageons une dernière fois Julie qui va prendre le départ 3mn avant nous avec les filles. Olivier est à côté de moi et ça me détend. Nous rejoignons la ligne de départ à 50m du rivage puis c’est le grand départ. Ca y est je me suis enfermé dans ma bulle, à mi-chemin entre l’autisme et le rêve. Je me surprends à être calme alors que par le passé, les départs natation me crispaient. Je m’applique à nager souplement en évitant de me mettre d’entrée en surrégime et en évitant les coups. Je me suis placé sur l’extérieur et je prends mon rythme. La première boucle d’un km à ma grande surprise est bouclée en 16mn lors de la première sortie à l’australienne. Plus confiant que jamais, je réalise ma deuxième boucle avec le même chrono mais la deuxième sortie à l’australienne provoque des crampes dans mes mollets qui m’oblige à réaliser la dernière boucle en nageant avec les bras et en remontant au maximum la pointe des pieds pour étirer les mollets et gérer au mieux les crampes. J’ai l’impression d’avoir déployé les hydro freins.


Bilan : 22mn pour le troisième km avec un temps total inespéré de 54mn (12mn de moins  qu’à la Ciotat) qui me situe dans la seconde moitié du classement. Ce chrono est motivant mais les crampes continuent de me gêner et j’effectue le retour vers le parc à vélo en claudiquant plus qu’en courant. Ces crampes ne me rassurent pas pour la suite. La transition est plutôt compliquée : le moindre mouvement déclenche une nouvelle crampe et enfiler une simple chaussette devient vite compliqué.

Ca y est, je suis enfin sur ma machine. Le pédalage n’est pas fluide du tout et les muscles sont plutôt du genre noueux. La pluie a cessé, ce qui est de bon augure pour la suite. Le parcours commence par un faux plat montant et progressif sur 25km. J’en profite pour regarder le paysage en attendant que les jambes s’assouplissent. Le vélo qui est censé être mon point fort me parait du coup un peu étranger. Je remonte cependant des participants régulièrement et cela me remotive doucement. A mi -col, les bonnes sensations sont enfin là. Le ciel est maintenant bien dégagé, le rythme de croisière enfin trouvé et les paysages superbes. Je me retrouve enfin dans mon élément. Le sommet du Soulor arrive vite et je bascule rapidement pour attaquer ensuite l’Aubisque. Le sommet est bientôt en point de mire. Des spectateurs sont là pour nous encourager.  Arrivé au col, je m’arrête pour récupérer mes gants (une paire de chaussettes sacrifiées la veille car on annonçait 3° en haut du col) et enfiler rapidement mon kway. Une voix bien connue teinté de rires résonne tout à coup. « Il est là le barbu ! Je suis mort !! ». Olivier est juste à côté de moi. Ses encouragements me filent un bon coup de fouet et je plonge dans le brouillard pour attaquer la descente sur une belle route rapide et sèche. Le vent qui siffle dans mes oreilles, le brouillard qui dévoile lentement les belles courbes et laisse parfois entrevoir des morceaux de paysages toujours magnifiques aiguisent mes sens. Je respire à pleins poumons en profitant de ces moments brefs de rêve éveillé sans oublier de rester vigilant avec la vitesse qui frise par moment les 70-75km/h. Le retour est bien roulant et sans encombres, le temps idéal. Un petit vent de face sur la fin du parcours me freine un peu mais je termine le parcours vélo en 3h53mn.

J’effectue une transition qui me paraît rapide pour attaquer le parcours du semi. Je suis déjà dans mon rythme de croisière au dessus de 13km/h au bout de 300m. Les kilomètres s’enchainent avec une foulée souple qui me rassure pour la suite. J’évite toutefois de me laisser griser et reste sur cette base. Le parcours course à pied est agréable. Il longe la rivière et comporte quelques parties ombragées qui évitent la surchauffe moteur.  Sur la partie retour de la première boucle, je guette Olivier que je m’attends à croiser d’un moment à l’autre. Lorsque nous nous croisons, ses encouragements et sont sourire sont au rendez-vous. La première boucle de 10kms est bouclée en 46mn et je me sens toujours assez frais lorsque j’attaque la deuxième moitié du semi. Cette dernière ne sera qu’une formalité malgré un chrono légèrement supérieur. Je recroise Olivier qui semble avoir pris un peu de retard mais qui m’encourage toujours autant.

La ligne d’arrivée est déjà là. Je la franchis comme dans un rêve. 1H34 sur le semi et un temps total de 6h32. Une belle médaille de finisher, deux verres d’eau et je retourne vers la ligne d’arrivée pour attendre celui sans qui je ne serai pas là. Olivier arrive quelques instants plus tard. Nous nous étreignons dans un vrai partage d’émotions comme je les aime.

Nous rejoignons le team des supporters d’Aix pour encourager nos compagnons d’aventure qui arrivent l’un après l’autre :

  • Greg qui arrive avec les traits un peu tirés
  • Thierry, Julie et Mathieu qui se suivent dans la même minute. Bravo Julie !!
  • Fred qui ferme la marche et termine frais comme un gardon dans le temps qu’il nous avait annoncé. On a peine à croire qu’il vient de courir un triathlon L !!


Un grand Merci à Olivier pour nous avoir entrainé dans ce projet plein de sueur, de courbatures et d’épanouissement et à tous mes compagnons d’aventure pour l’avoir partagé ensemble.

J-Marc

 

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