Après des semaines d’entrainement en compagnie de la fine équipe de Courir à Fuveau, section triathlon, voici venu le jour tant attendu du 70.3 d’Aix, mon grand rendez-vous de ce début d’année.
Faire du triathlon c’est savoir maitriser 3 disciplines, mais c’est aussi avoir des capacités en logistique et organisation car pour Aix, il faut penser à ne rien oublier, mettre les bonnes affaires dans les bons sacs, bref, un vrai casse tête pour un débutant comme moi. Heureusement, nous avons bien géré les deux jours précédents avec Mathieu et Fredo, et lorsque nous nous retrouvons dans le bus qui nous mène ce dimanche matin (à 5h30 quand même), nous sommes focalisés sur notre journée à venir, et impatients d’en découdre.
À Peyrolles, après les derniers réglages sur le vélo, nous voici en tenue. Etirements, échauffement dans cette eau à 16°, puis débute une longue attente avant le départ de nos vagues : la mienne part à 8h05, Mathieu 8h15 et Fred 8h35. On regarde partir les pros, les féminines, les jeunots, les moins jeunots, et enfin c’est le tour des ni jeunes ni vieux (c’est à dire les 35-40 ans).
Je garde le souvenir de mon premier triathlon en septembre où j’avais fait l’erreur de partir au milieu, et avais failli me faire noyer, et opte cette fois pour un départ sur le côté droit. Comme je m’y attends, ça bouscule quand même, on reçoit et donne des coups et le crawl n’est donc pas parfait mais cette fois pas de panique, et on bout de 5 minutes ça se dégage et je peux commencer à nager sérieusement, en essayant de me repérer pour ne pas zigzaguer. Après la fin de la première boucle je dérive un peu trop à gauche, me remets dans le bon axe et je me rappelle les conseils du coach Dominguez (« il faut mettre les jambes à la fin »). J’accélère donc sur les derniers 500 mètres, j’aperçois la sortie et hop, les cailloux de la plage. Au final je mettrai moins de 37 minutes, ce qui est pas mal pour une première en conditions réelles.
Je suis étonnement en bonne forme à la sortie de l’eau, et file comme un cabri vers le parc à vélo (qui est quand même à 500 mètres de la sortie de l’eau), pour récupérer mon sac Bike. La transition se fait sans précipitation mais rapidement (j’avais bien révisé), et je file récupérer mon vélo. Et c’est parti pour ce qui est pour moi l’épreuve la moins simple (à priori). Et ça commence à se vérifier dès les premiers kilomètres où je me fais allègrement doubler par des types sur leurs machines de guerre. Je me sens un peu comme une merde, mais je savais que je ne serai pas à la fête. Je décide donc de faire abstraction et de ne penser qu’à moi. Et bizarrement, en regardant le chrono je m’aperçois que je fais quand même une bonne moyenne, notamment grâce aux portions de descente et de relance où je double à mon tour pas mal de monde, le fait de connaitre le parcours est un avantage… A Pourrières je vois mes parents qui m’encouragent, puis Fleur et les enfants qui m’attendent dans la montée du Cengle. Tout ça me booste, je finis la portion de Tholonet à bonne allure, et lorsque j’arrive au parc vélo, je me dis que finalement ce n’est pas si mal (effectivement, 3h10 c’est presque inespéré pour moi qui ne fait du vélo que depuis 1 an).
Donc vélo et chaussures posés, je parts en chaussettes récupérer mon sac Run, je me change rapidement, et part pour le semi. Et là je regarde ma montre et vois qu’elle affiche moins de 4 heures ! Rapide calcul, je me dis que je peux faire péter le semi en 1h50, et faire allègrement sous la barre des 6 heures. Sauf que pas du tout… dès les premiers mètres je sens qu’il y a un truc qui cloche, comme si je restais collé au sol. J’essaie de me lancer, mais mes mollets me brulent littéralement, au bout de 3 kilomètres je m’arrête pour baisser les chaussettes de compression, finalement les brulures finissent par passer mais pour le reste c’est pas mieux. Je cours comme un papi, impossible de relancer, j’ai mal partout, je m’arrête à tous les ravitaillements pour boire et m’envoyer des dizaines de verre d’eau dans la figure. Rien n’y fait, je cours mon semi le plus lent de ma carrière ! Heureusement qu’il y a du monde sur Aix, et je croise régulièrement des visages connus qui m’encouragent, la perspective de l’arrivée avec la dream team de Courir à Fuveau m’aide aussi à me motiver, mais putain c’est dur et il fait chaud. Enfin je finis mon 4° tour et franchit l’arche d’arrivée.
Je suis « Finisher », sur le coup ça me fait une belle jambe tellement je suis sec, mais après, voir tout les ami(e)s, les sourires, discuter, manger, se faire masser, ça redonne le moral et je peux finalement savourer ma « performance » : je suis sous la barre des 6 heures (5h59 !!!). J’ai fait le pire semi de ma vie en 2h02 mais je l’ai bien cherché aussi… Bref je suis content de moi et de cette journée, c’était une belle expérience, de laquelle je garde surtout le partage et les échanges, que ce soit à l’entrainement ou avant et pendant la course. C’est cela qui me plait dans le triathlon, au-delà de la performance qui est de toute façon très relative.
Pour ceux qui hésitent ou qui doutent, lancez-vous, ça vaut le coup !
Quelques photos: http://1drv.ms/1KjfOXs
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