On n'était pas fier sur la route qui nous conduisait vers Annecy, Nicolas s'évertuait à dire qu'il n'était pas spécialement préparé mais depuis longtemps et on le sait bien, il a un potentiel en trail de haute montagne, moi c'est pure folie aucun entrainement depuis 6 mois alorrrrrrrrrrrrrs, l'objectif principal s'est résumé à puiser sur les réserves et rester sereine, pas question de se faire mal, jouer la carte de la sécurité, prudence et petites foulées, fort heureusement de grands moments de partage seront au rendez-vous avec le groupe des lents, prudents.
Départ samedi à 6 heures petit échauffement sur 3 kilomètres longeant la rive du lac d'Annecy, le temps est clément, un magnifique paysage s'ouvre à nous, ambiance zen avant d'être happé par cette longue montagne de 18 kilomètres jusqu'au sommet du Semnoz. Une mise en bouche car ensuite les montées et les descentes entre deux vallons vont mettre à rude épreuve la pseudo montagnarde, pour résumer tout est sans fin, les chemins, les montées, les descentes et même le paysage, des bois, des bois, des bois et encore des bois, 2 belvédères pour respirer ou se situer dans l'espace, aucune possibilité de voir les sommets, pas facile pour rêver un peu.....
Les 44 kilomètres ont été bouclés sur un plat de 3 kilomètres à petites foulées, ça va je me sens bien et vive Doussard, je repars sans doute demain sachant que la deuxième partie sera encore plus dure et......... c est vrai.
Nicolas le stratège a dormi à Doussard, hôtel, resto piscine, moi j'étais sur Annecy chez des amis donc navette à prendre pour retrouver le groupe XL. Comme au premier jour la course débute par un petit échauffement sur 3 kilomètres avant d'attaquer le Col de la Forclaz pour atteindre le Roc Encrenaz à 1700 mètres. Petite précision ce dimanche nous ne sommes pas tout seul il y a aussi le format marathon, un départ différé d'1 heure mais qui nous a bien vite rattrapé, le peloton des très forts nous double avant le col avec une facilité, une aisance et une légèreté incroyable, ça transpire et ça fonce je suis admirative et en plus super prévenant envers les traînardes, dans cet afflux incessant de coureurs j ai croisé Sébastien Nain, et, Bichon, Sylvie, Sandra des Dunes d Espoir (pas de Joelette évidemment) ça fait plaisir, puis vient le fameux Roc, enfin les pâturages, les chèvres, les vues de part et d'autre et les grosses cloches de nos vacances d'enfance à la montagne qui dégueulent de son par une troupe de bénévoles à la limite de l'hystérie c'est criant, le sourire nous vient, c est chouette. Est ce une course que je fais ! Si si mais à ce moment là on se gave de paysage, puis, pas à pas à l'infini, le sommetttttttttttttttttt et.......... encore chouette, c'est la descente, elle est pour moi je vais enfin pouvoir me défouler et doubler une masse d'affreux Marathoniens. Faut leur montrer les ressources des XL, j'y vais c est parti..............aie aie aie la descente est méga raide impossible de dérouler, les douleurs musculaires, la faim qui tenaille. Heureusement j ai pensé au mini sandwich (le ravito bouffe c est dans 15 km autrement dit dans 3 heures 30 à ce rythme). Bref jamais je n'ai fait une descente aussi ridicule, un robot désarticulé, les douleurs étant je décide d'adopter une technique dit "la foldingue et bâton qui vole ", ça continu les Marathoniens me doublent toujours alors là c'est plus possible, ils m'encouragent voyant mon état, je ne me démonte pas et leur signale que c'est mon deuxième jour (un peu de dignité mince) ils n'entendent rien pas de problème je finis par mettre mon dossard coté fesses, l'information est donnée. Puis un long moment après c'est fini plus de descente oufffffffffffffffffffffffffffffff la gazelle c'est fait manger par le lion.
Le passage de la barrière horaire super je sais j'ai des amis qui me suivent en direct, c'est sur ils sont contents mais cela va être de courte durée, j'ai les pieds en feu et je pense à mon objectif sécurité. Je bosse mardi et j'ai besoin de mes jambes, allez repos d'une heure. C'est un risque à prendre.... je ne suis pas si fatiguée mais mes cuisses en ont pris un sacré coup. Je m'incline en entendant des échanges entre bénévoles et coureurs qui souhaitent rentrer sur Annecy, allez j'arrête je sais il reste 15 km = 6 heures folle oui mais pas maso, Nicolas est devant il finira sa course bravo quelle performance.
2 jours de dépassement de soi et de grands moments de partage c'est pour ça qu'on etait là.
Christelle
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